L'Algodystrophie
Le point de vue du chirurgien
Docteur Michel BRICE
Hôpital Belle-Isle METZ
La définition classique
L’algodystrophie associe :
 | la douleur |
 | un œdème |
 | des troubles vasomoteurs |
 | des rétractions |
 | une déminéralisation osseuse |
Les idées reçues
 | C’est la faute du chirurgien ! |
 | Traitement inapproprié ou mal conduit |
 | C’est la faute du malade ! |
 | Profil psychologique particulier |
 | aucun traitement n’est efficace ! sauf la thyrocalcitonine |
Terminologie
Ancienne terminologie :
 | Syndrome de Sudeck |
 | Ostéoporose post-traumatique |
 | Dystrophie sympathique réflexe |
 | Algodystrophie |
 | Algoneurodystrophie |
Nouvelle terminologie :
Syndrome douloureux régional complexe (SDRC)
Définitions consensuelles
IASP : International Association for the Study of Pain :
 | SDRC de type 1 : " algodystrophie " |
Syndrome consécutif à un événement initial nociceptif
 | SDRC de type 2 : " causalgie " |
Syndrome consécutif au traumatisme d’un nerf périphérique
Les aspects cliniques
Circonstances d’apparition :
Après un traumatisme :
 | entorse, fracture, plaie, brûlure, contusion, écrasement… |
Après un geste chirurgical sur un membre :
 | Sur le squelette (arthroplastie du genou, hallux valgus,…) |
 | Sur les parties molles (coiffe, Dupuytren, canal carpien…) |
Délai d’apparition variable
 | précoce : Quelques heures ou quelques jours |
 | tardif : Plusieurs semaines, jusqu’à six semaines après le
traumatisme déclenchant |
Trois phases :
 | La phase " chaude " |
 | La phase " froide " |
 | La phase de stabilisation |
La phase " chaude "
L’élément essentiel du diagnostic est --> la douleur
1. La douleur
 | Douleur à caractère neuropathique |
 | Douleur spontanée |
 | Allodynie : douleur par stimulation non douloureuse |
 | Hyperalgésie : sensibilité exagérée à une stimulation douloureuse |
 | Hyperpathie : extension temporelle et spatiale de la sensation
douloureuse |
2. L’œdème et les troubles vasomoteurs
L’œdème est toujours présent dans les formes distales :
 | surtout dans la phase " chaude " |
 | d’abord chaud et rose |
 | puis cyanique, froid et succulent |
3. La contracture et l’enraidissement
conséquences de la douleur et de l’œdème dans la phase " chaude
"
rétractions capsulaires adhérences tendineuses dans la phase " froide
"
La phase de stabilisation
 | Les rétractions sont fixées |
 | atrophie de la peau et de la graisse sous-cutanée |
 | poils et ongles cassants |
 | épaississement et rétraction aponévrotique |
Radio ou scintigraphie ?
- Absence de signes radiographiques avant le premier mois
- Scintigraphie positive
Les signes radiologiques
Ils sont souvent tardifs
La scintigraphie
 | augmentation du débit vasculaire |
 | hyperfixation au temps tardif |
 | permet un diagnostic précoce |
Les formes cliniques
 | Les formes aigues bruyantes |
 | Les formes atténuées |
 | Les formes chroniques sévères (1 à 2%) |
 | Les formes extensives |
 | Les formes localisées: Entorse métacarpo-phalangienne du pouce |
Incidence
 | 30 à 40% de toutes les fractures et traumatismes chirurgicaux (Atkins
1992 - Bickerstaff 1994) |
 | Moins de 2% de formes chroniques avec séquelles (Atkins 2003) |
 | Prédominance à l’épaule et à la main |
 | Prédominance au genou et au pied |
L’étiologie
 | Pas de prédisposition psychologique |
 | Pas d’incidence de la méthode de traitement des fractures (plâtre ou
ostéosynthèse) |
 | Rôle probable de la douleur dans la genèse des SDRC |
La physiopathologie
 | Rôle des médiateurs de l’inflammation dans les SDRC de type 1 |
 | Rôle des lésions des nerfs périphériques dans les SDRC de type 2 |
 | Dysfonctionnement du système nerveux sympathique |
 | Activation des récepteurs alpha-adrénergiques |
Conséquences psychopathologiques
Elles sont très fréquentes :
 | Perte de confiance dans les médecins - revendication |
 | Anxiété concernant l’évolution |
 | Dépression réactionnelle |
 | Culpabilité et sentiment d’abandon |
Les principaux objectifs du traitement
La prise en charge de la douleur
Mise au repos du membre concerné
 | Mise en décharge du membre inférieur |
 | Orthèses de repos du membre supérieur |
Traitement antalgique systématique
 | Analgésiques de palier II ou III |
 | Traitement de la composante neurologique |
 | Utilisation de psychotropes
(Clomipramine, Clonazépam, Gabapentine) |
Objectif n° 3 : Traiter les troubles associés :
 | L’inflammation |
 | L’œdème et les troubles vasomoteurs |
 | L’enraidissement et les rétractions |
 | Le syndrome dépressif |
Conclusion
 | La survenue d’un SDRC n’est jamais une faute. |
 | Ne pas en faire le diagnostic et le prendre en charge précocement en
est une! |
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