Dosage du PEPTIDE NATRIURETIQUE de type B dans les dyspnées aigües du sujet âgé

A propos de 73 patients admis au service d'accueil des urgences de l'Hôpital d'Instruction des Armées LEGOUEST

Dr Christian Lecoanet




Le peptide natriurétique de type B, ou BNP plasmatique, est une hormone sécrétée par le cœur en réponse à une distension essentiellement ventriculaire gauche. De nombreuses études récentes se sont penchées sur l'utilité de son dosage en pathologie cardiovasculaire. Le BNP plasmatique apparaît ainsi comme un marqueur intéressant aussi bien dans le domaine diagnostique que pronostique ou même thérapeutique.

La dyspnée aiguë est un motif fréquent de consultation aux urgences. Son diagnostic étiologique n'est pas toujours aisé du fait d'une clinique souvent aspécifique et d'examens complémentaires pas assez contributifs ou peu accessibles. Plusieurs travaux ont prouvé l'intérêt du dosage du BNP dans le diagnostic étiologique des dyspnées aiguës de l'adulte.

En gériatrie, peu d'études sont disponibles. Nous avons donc cherché à savoir si le dosage du BNP était aussi contributif dans le diagnostic étiologique des dyspnée aiguës du sujet âgé.

Nous avons donc réalisé une étude rétrospective au Service d'Accueil des Urgences de l'Hôpital d'Instruction des Armées de Legouest à Metz. Dans ce travail, nous avons inclus 73 patients admis dans un contexte de dyspnée aiguë et pour lesquels le dosage du BNP plasmatique était effectué. Le recrutement a été réalisé entre août 2002 et décembre 2003.Les critères d'exclusion ont été : l'insuffisance rénale sévère avec une clairance de la créatinine inférieure à 15 ml/min, l'infarctus du myocarde en cours de constitution et les antécédents de cirrhose hépatique.

Pour chaque patient inclus dans l'étude, différentes données ont été recueillies à partir du dossier des urgences. Ainsi pour chaque dossier étudié, les principaux antécédents cardiaques étaient relevés mais aussi les antécédents de bronchite chronique, d'insuffisance respiratoire, d'insuffisance rénale, d'embolie pulmonaire et de cirrhose hépatique. Les principales classes de traitement antihypertenseur ainsi que les traitements antiarythmiques étaient notés. Les signes cliniques d'insuffisance cardiaque étaient systématiquement recherchés. Sur le plan biologique, les résultats des dosages en BNP, troponine et créatinine ont été recueillis. La clairance de la créatininémie était calculée dans un deuxième temps. D'autres examens complémentaires ont été eux-aussi étudiés : radiographies pulmonaires et électrocardiogrammes, ceux-ci étant secondairement interprétés par un cardiologue. Le diagnostic de dyspnée posé aux urgence était lui-aussi noté.

Dans un deuxième temps, pour les patients hospitalisés après leur passage au service d'accueil des urgences, un nouveau recueil de données était effectué à partir du dossier du service d'hospitalisation secondaire. Ce recueil portait sur les résultats de l'échographie cardiaque éventuellement réalisée durant le séjour, la durée d'hospitalisation de chaque patient et le diagnostic de sortie.

Le diagnostic étiologique de la dyspnée retenu dans notre étude était celui posé en fin de séjour, ou, pour les patients n'étant pas hospitalisé secondairement, celui posé à la sortie des urgences.

Les résultats mettent en évidence une différence significative des valeurs du BNP entre les patients présentant une décompensation cardiaque et ceux une dyspnée d'étiologie autre. Le seuil du BNP le plus approprié pour les différencier est de 400 pg/ml avec une sensibilité de 72.2 % et une spécificité de 89.2 %.

Dans notre travail, les critères de Framingham avaient une sensibilité de 86 % et une spécificité de 65 % pour le diagnostic de décompensation cardiaque. Au seuil de 400 pg/ml, le dosage du BNP apparaît globalement plus performant avec une sensibilité de 72 % et surtout une spécificité de 89 % pour diagnostiquer une décompensation cardiaque dans la population gériatrique.

Chez les sujets présentant une surinfection bronchopulmonaire, le seuil de 400 pg/ml apparaît aussi le plus discriminant pour rechercher une décompensation cardiaque associée avec une sensibilité de 78.9 % et une spécificité de 88.5 %.

Dans les deux populations, du fait d'une bonne spécificité, le dosage du BNP apparaît surtout utile pour éliminer la présence d'une décompensation cardiaque.


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