soirée animée par Alain Bouvarel, pédopsychiatre à Lorquin
avec la participation du Dr Corinne Tessedre-Sauvage, psychiatre
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réunion du mercredi 19 novembre 2003?
animée par Norbert Steyer?
résumé présenté par Jean-Michel Bolzinger
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Le film?: LES BLESSURES DE L'ÂME?
ou réflexion sur la violence psychologique :
comment la repérer,
comment la prendre en charge,
quelle conduite à tenir ?
Réalisation : Brigitte Lemaine.
Ce film est construit sur la trame d’une longue interview de Salima Badi et de Nadia Dahou qui avec grande simplicité, intelligence et franchise nous racontent la maltraitance dont elles ont été l’objet. Le film est enrichi par les explications d’une anthropologue et d’une psychiatre qui recadrent bien le fil de la maltraitance qui passe par?:
Le rejet
L’indifférence?:
un enfant sans amour ne peut pas grandir. Un enfant maltraité est en quête du moindre signe d’attention de ses parents fût-il négatif (attention au registre masochiste)
Le dénigrement?:
Le maltraitant cherche et vise le point faible de l’enfant, le caricature en insistant jusqu’à l’humiliation et jusqu’à provoquer chez lui la honte et la culpabilité d’être ce qu’il est. Démolir les bases de l’estime de soi est la première grande violence qui permet toutes les autres.
L’isolement confinement
Sous emprise, l’enfant perd son identité, il n’a plus de pensée propre. Le jeu de l’emprise consiste à amener l’enfant à aller mal et à le culpabiliser en le rendant responsable de la situation dans laquelle il se trouve
Le terrorisme
"Il n’y avait plus aucune spontanéité, nous étions sur le qui vive permanent.?Mon père était une bombe à retardement prête à exploser à chaque instant?"
Le maltraitant essaie de s’approprier ce qu’il n’a pas (joie de vivre, jeunesse, beauté, spontanéité…) mais comme il ne peut pas prendre, alors il détruit.
Quand on ne nous appelle jamais par notre nom mais par "?la bâtarde…?"
La négligence
?"?les pains au chocolat pour les autres mais pas pour moi.?" Ils étaient 5 enfants et il n’y avait que 4 pains au chocolat…
Quand on a été victime, on se sent coupable à tout jamais mais on ne sait pas de quoi…
Contrairement à de trop nombreuses histoires, celle-ci finit bien. Salima et Nadia sont tirées d’affaire. Lorsqu’on est victime de violence psychologique, on peut toujours essayer de dire "?non?", on peut toujours essayer de chercher du secours.
Le diagnostic de mauvais traitements
La tache aveugle?:?
face à une maltraitance d’un bébé ou face à une fillette de 4 ans violée, notre propre inconscient, nos mécanismes de défense nous font ne pas voir.
Le diagnostic de mauvais traitements est difficile et se fonde sur trois éléments principaux…
Aucun symptôme pris isolément n'est pathognomonique d’une maltraitance mais? certains troubles du comportement : anorexie, énurésie, trouble du sommeil, hostilité, fugues, troubles des conduites alimentaires doivent donner l'alerte
la régression des symptômes : l'épanouissement de l'enfant après séparation de l'environnement habituel de l'enfant.
enfin, les données de l'interrogatoire :
la négation de tout traumatisme ou l'aveu d'un traumatisme sans rapport avec la nature ou l'importance des lésions [un enfant maltraité ne dénonce jamais ses parents car il existe à leur égard une réelle dépendance de haine et d’amour]
une maman qui parle de son enfant sans jamais le nommer "?il me fait… il pleure pour m’embêter?" L’enfant ressemblerait à quelqu’un de détesté.
la contradiction d'un interrogatoire à un autre
la discordance entre l'interrogatoire du père et de la mère et parfois de la nourrice
la facilité avec laquelle on évoque la responsabilité d'un tiers (membre de la fratrie ou animal) ou un trouble du comportement de l'enfant, des troubles de l'équilibre, une fragilité capillaire, qui ne sont pas retrouvés à l'examen de l'enfant.
Un interrogatoire direct et précis des familles ou des nourrices est ressenti comme accusateur et n'aboutit en général à aucun résultat. Il rend habituellement impossible toute action thérapeutique ultérieure au sein de la famille.
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L’évaluation de la notion de danger?:
L’enfant est menacé de récidives (50 à 60% le taux de récidives quand aucune mesure de protection de l'enfant n'a été prise). Le problème reste donc d'évaluer la notion de danger, cette évaluation difficile nécessite un abord pluridisciplinaire de chaque cas associant médecins, travailleurs sociaux, pédopsychiatres qui peuvent s'appuyer sur quatre éléments principaux …
Les caractéristiques propres à l'enfant :
Ce sont habituellement des enfants jeunes, de moins de 3 ans, plus souvent des garçons. Il s'agit de cas "d'enfants cibles" dont les membres de la fratrie sont normalement traités.
La personnalité des parents : les parents maltraitants sont rarement des malades mentaux caractérisés (schizophrènes ou déséquilibrés agressifs). L'alcoolisme est fréquemment retrouvé. Ils ont été eux-mêmes l'objet de frustration affective précoce, voire de séquelles physiques, et sont incapables d'avoir une relation satisfaisante avec leur propre enfant.
l'environnement socio-culturel
les périodes ou les situations à risques dans le cycle de la vie familiale
Cette question est très bien détaillée sur le lien suivant ...lire
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Conduite à tenir en présence d'un enfant victime de sévices
- Pour aider un enfant à s’exprimer?:
???????????????????? "?Est il arrivé que quelqu’un ne t’ait pas respecté???"
? c’est une question qu’entend très bien un enfant abusé.
- La mise en mots des souffrances tues permet de l’aider à réparer sa cicatrice.
algorithme de conduite à tenir
au format tableau image
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Mais Attention?!
Accuser à tort quelqu’un d’abus sexuel peut être infamant, dégradant, destructeur.
On peut prendre du temps avant de déclencher l’appareil judiciaire mais à condition que l’enfant soit soustrait à l’exposition de l’agresseur .
"?Vous connaissez la loi comme moi, Il est important pour votre enfant que ces faits soient portés à la connaissance de la justice par quelqu’un. Je préférerais que ce soit vous. Si vous ne le faites pas, le loi m’oblige à déroger au secret professionnel et je le ferai dans 48 heures, ce qui vous laisse le temps de réfléchir.?"
...lire aussi
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Prévention?:
Le Pr Soulé avance que lorsque les "?nouveaux pères?" participent aux séances de couches et de biberons des tous petits, ceux-ci sont beaucoup plus à l’abris des maltraitances familiales
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Conclusion?:
Enfant bien traité, adultes bien-traitants - Un enjeu de société pour aujourd’hui et pour demain
" Bien traiter un enfant tisse une trame subtile autour de lui, où la construction de son identité est inséparable de cohérence, continuité, respect de son histoire, projet pour son devenir, soutien à la parentalité de son père, de sa mère, accompagnement des adultes en difficulté qui l’entourent.?
On réintroduit ici la dimension de tendresse et d’émerveillement que tout enfant est en droit d’attendre pour grandir dans la confiance en soi et en l’autre, dans le désir d’apprendre et de découvrir "?
Danielle RAPOPORT, dans Naître et grandir autrement, sous la direction de Catherine BERGERET- AMSELEK, DESCLEE de BROWER, 2001
