Beaucoup d'affections médicales ou chirurgicales ont été considérées comme facteurs étiologiques possibles de l'algodystrophie sympathique qui reste mal connue mais fréquente. Elle n'est souvent prise en charge que tardivement. Or, son traitement précoce raccourcit son évolution, atténue ses manifestations cliniques et limite ses séquelles.
Le Dr Anne Frédéric traite 150 algodystrophies par an depuis 20 ans, elle fait 1000 blocs sympatholythiques par an. A l'instar de son expérience, son exposé a été tout à fait exceptionnel. Voici quelques notes prises au cours de son intervention.
L'Algodystrophie a été décrite par Ambroise Paré au XVI° siècle
Prévention
traitement du déclencheur: c'est à dire la douleur
Donc --> Anesthésie locorégionales ou PCA de Morphine
puis analgésiques de palier II ou III.
Traitement:
Il n'y a pas de consensus
Association de thérapeutiques car il n'y a pas de médicament miraculeux
1. La douleur:
Analgésiques de palier II ou III. (attention aux intolérances)
+ somnifères
2. La dépression réactionnelle
3. La ThyroCalcitonine
entraîne une guérison dans 30 à 50 % des cas
1 inj. / j X 10 j. le soir après une boisson chaude + dompéridone
si amélioration (des douleurs nocturnes, des douleurs de repos, de l'œdème) on poursuit 8 j. supplémentaires puis un jour sur deux (6 sem. de traitement maxi)
peu utilisé dans les pays anglo-saxons
4. Les blocs sympatholythiques
en seconde intention après la Calcitonine
3 produits disponibles:
- Guanethidine (ISMELINE) : sympatholythique alpha et béta. Non commercialisé en France. Il faut une ATU.
Traitement ambulatoire. Le patient et sous neuroleptanalgésie. On lui fait une anesthésie loco régionale à la xylocaïne, puis une IV de Guanethidine X 3H, on laisse le garrot 30 minutes.+ Perf. de sécurité.
Un bloc par semaine.
- Buflomédil (FONZYLANE°): s'oppose à la NorAdrénaline sur les fibres lisses vasculaires (inh.Ca) + stimule la vasomotricité artériolaire (anti œdémateux)
- Urapidil (EUPRESSYL°) moins efficace que Guanethidine.
Résultats des blocs:
Dans le cas des Algodystrophies de type 1 sans causalgie (donc à 2 mois) --> 100% de guérison en 5 blocs
Dans le cas des Algodystrophies évoluées (p.ex. après 6 mois d'évolution) --> 70% de guérison mais la première réponse apparaît au delà du 5° bloc donc il en faudra 12 ou 14 mais on les guérit.
10% chez qui ça ne marche pas en raison de causalgies qui seront prises en charge par Clomipramine, Clonazépam, Gabapentine. Il peut être utile de les hospitaliser pour réaliser une rééducation active sous anesthésie pour libérer les rétractions.
5. Physiothérapie
avec une mention particulière pour la balnéothérapie
6. Les autres traitements
AINS: au tout début parfois conjointement à la calcitonine
les corticoïdes: en fait il s'agit surtout des infiltrations locales ou alors 10 à 20 mg/j. X 1 mois
les béta bloquants
les biphosphonates (Pamidronate disodique AREDIA° en perf 30 mg/j. X 3 j.)
2 cas particuliers
La capsulite rétractile d'épaule:
distinguer la capsulite avec algodystrophie (avec douleurs irradiant vers la main)
de la capsulite isolée (scinti -) : infiltrations, kiné active
La fracture trabéculaire (de fatigue - chez le sportif ou la femme ménopausée)
1° cas: os responsable:
dans le cas d'une fracture de fatigue initiale qui se complique d''algodystrophie
2° cas: os victime:
dans le cas où une algodystrophie se complique d'une fracture trabéculaire (ex. métatarse)