Dagognet
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Pour une philosophie de la maladie

François Dagognet

présenté par Jean-Michel Bolzinger
octobre 2003

 

Lire aussi
Le Médecin, le malade et le philosophe
par Jacqueline Lagrée

 

François Dagognet est philosophe et médecin . Né en 1924, il fut un ami de Gaston Bachelard et un élève de Georges Canguilhem (Le Normal et le Pathologique . 1943). 

Ce livre est un libre entretien entre Philippe Petit, philosophe et journaliste à "l'Evènement du Jeudi" . Au fil des questions, on découvre un fervent défenseur des nouvelles technologies médicales (imagerie de toutes sortes) en même temps qu'un ardent plaidoyer d'une vision humaniste de la maladie . L'expression de "positiviste humaniste" lui convient bien . Il réalise assez bien l'articulation entre le subjectif (le sujet = le malade) et l'objectif (l'objet = la maladie) .

Quelques phrases saisies au vol :

Ce que le médecin a devant lui, ce n'est pas le fond de votre crâne, c'est la surface cutanée qui est un grand miroir de la psyché (...) Il n'y a pas d'affection grave qui n'ait sa projection cutanée (...) C'est à la surface que gît la profondeur .

La maladie était déjà présente dans certaines manifestations discrètes qu'il faut savoir repérer (...) Quand vous arrivez et que la bataille est à moitié terminée, gagnée ou perdue, vous faites un constat, mais c'est un peu facile (...) Les techniques médicales n'ont changé que notre vision de la fin de la maladie . Belle et sublime revanche !

La maladie ne fond pas sur vous du dehors de façon aléatoire . Elle correspond à ce que vous portiez déjà virtuellement en vous . Ensuite, on est toujours malade de la même maladie (même si elle est multiforme). Enfin, on ne peut pas avoir deux maladies en même temps . (.) Etre malade, c'est aller vers son destin .(.) La maladie, c'est ce que l'être peur retarder sans l'éviter .(.) La médecine ralentit la chute .

François Dagognet ouvre la réflexion sur la santé vers une réflexion politique, afin que vivent la médecine générale et la santé publique. Partant de l'observation de la glaciation de notre système médical technocratique où le divorce est consommé entre 

"le médecin de quartier qui n'est qu'un infirmier supérieur, avant garde de la sentinelle
 
et "l'instrumentaliste qui objective ce qui est grave ou non et puis c'est tout", 

il enfonce le clou en soulignant que ce dernier ne s'occupe que de l'objet (la maladie) tandis que le généraliste bon, n'est pas toujours un bon généraliste .

Il conclut que l'espoir de pouvoir porter un nouveau regard sur la santé passe par la nécessité d'enseigner aux étudiants, à la fois la relation médecin-malade et l'économie de santé.

Il aurait pu ajouter que la formation médicale continue est un outil essentiel qui fait d'un médecin bon, un bon médecin

104 pages vite lues mais dont les thèmes abordés, résonnent longtemps encore .

 

Pour une philosophie de la maladie
François Dagognet
Les éditions Textuel. 1996.

 

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