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Les microbes aussi ont une histoire?
? présenté par ? Bien sûr ce livre n'est pas un roman, pas de la littérature non plus, mais l'histoire qu'il raconte est une saga qui captivera plus d'un d'entre nous. Norbert Gualde, professeur d'immunologie à Bordeaux 2? commence par nous raconter l'histoire des grandes épidémies: Variole, Peste, Choléra et Grippe...? Il nous raconte qu'en 18 siècles, la Variole a régulièrement été fatale à 200 à 600.000 personnes par an pour la seule Europe. Elle a tué plus que toute autre maladie infectieuse. Son éradication a finalement coûté 300 millions de $ soit 8 fois moins que l'envoi de l'homme sur la lune. L'épidémie de Peste (1) qui est arrivée en France en 1348 a mis 4 siècles avant de s'éteindre. Il a fallu attendre qu'en 1727, une espèce de rats gris résistante à la peste franchisse la Volga par millions d'individus, remplace le rat noir vecteur de la maladie et constitue un barrage épidémiologique. Ceci s'ajoutant à la sélection des humains bons répondeurs immunologiques et à la baisse de virulence de Yersinia Pestis fit que la peste ne fut bientôt plus… j'allais écrire - qu'un mauvais souvenir - mais malheureusement rien n'est moins sûr car les rats noirs semblent récupérer le territoire perdu et une souche de Yersinia Pestis résistante aux antibiotiques vient d'être découverte.? L'épidémie de grippe espagnole a tué 20 à 40 millions de personnes en 1918-19 soit beaucoup plus que le premier conflit mondial lui-même. L'auteur poursuit en nous contant magistralement l'émergence des nouvelles maladies: Sida, Ebola, Marburg, Lassa etc… Et puis il y a aussi ces maladies anciennes qui reviennent et celles qui persistent: Lèpre, Tuberculose, Paludisme... tout cela est remarquablement expliqué. Puis Norbert Gualde aborde son 4° chapitre, consacré à l'immunologie dans laquelle il excelle. D'emblée il établit une dialectique entre la perception individuelle de la maladie infectieuse et la conception épidémiologique du groupe. Les généralistes que nous sommes sont régulièrement confrontés à ce va et vient, par exemple lors de campagnes de vaccinations où le risque individuel de notre patient semble parfois minime mais où les enjeux épidémiologiques sont majeurs.?
Dans ce chapitre il détaille la question des HLA prédisposant à certaines maladies et entraînant de plus ou moins bonnes réponses à certains vaccins ce qui est extrêmement intéressant! Les dernier chapitre et la postface constituent la cerise sur le gâteau que je vous laisse découvrir car la conclusion de Norbert Gualde est tout à fait extraordinaire et à mille lieux de nos études d'infectiologie… ?
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