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Korsakovpar Eric Fottorinoprésenté par J.M.Bolzinger ? Dans le film ‘Van Gogh’ de Maurice Pialat un phrase retentit qui ne peut nous laisser indifférents?:
C’est bien ce qui arrive à François Signorelli, jeune neurologue réputé de Palerme qui se découvre atteint d’un syndrome de Korsakov dont il est précisément un des spécialistes. Le fil du roman déroule la symptomatologie de ce syndrome bien particulier qui touche gravement la mémoire récente, empêchant la fixation de nouveaux souvenirs (amnésie antérograde) tout en laissant la mémoire ancienne relativement intacte (au moins au début). La grande caractéristique réside dans la persistance d’un intellect relativement épargné qui s’attelle à combler les lacunes de mémoire au moyen de fabulations élaborée à partir d’expériences anciennes.
Au fil du roman, la mèche consume le quotidien d’une vie semblant n’être plus que du passé, omettant parfois d’effacer une scène récente pénible, paradoxale lacune insulaire égarée au milieu d’un océan d’amnésie.? En son temps, le Pr Le Morsec qui fut son maître à la Salpêtrière avait eu ces propos?empreints d’une grande sagesse: ?
Propos de médecin, mais pas de malade. François Signorelli parfaitement instruit de la gravité du pronostic pose un dernier acte décisif, qu’il va se hâter d’oublier, celui de confier sa mort à un tueur afin d’achever ce que la maladie dans son ultime cruauté n’a pas été capable de parfaire. Laissons le mot de la fin à Luis Buñuel (dans son livre 'Mon dernier soupir'.)
? Sergei Korsakov (1853-1900)est né en Russie, ou il a reçu la majeure partie de son éducation avant de suivre l'enseignement de Meynert à Vienne. Il étudia particulièrement l’association troubles mentaux et ?polynévrite (alcoolique) et c’est cette association qui porte le nom de syndrome de Korsakov. Il fit un grand travail de classification des maladies psychiatriques. On le considère comme le premier grand psychiatre en Russie doublé d’un humanisme qui l’a conduit à améliorer considérablement les conditions de vie au sein des établissements psychiatriques.? Il est de la même veine que Pinel et Charcot. Son disciple Pétrovitch Serbski (1858-1917) lui succède à la chaire de psychiatrie et continue dans le principe de "non-restriction" et dans l'amélioration des conditions de vie des malades psychiatriques. Bel exemple de probité et de pensée libre, celui ci porte beaucoup d'intérêt aux thèses nouvelles de Freud même s'il n'adhère pas au concept de pansexualisme qu'il perçoit comme une "tentative de simplification de la réalité". Il critique publiquement l'autocratie du gouvernement tsariste avec lequel il entre en conflit et démissionne par protestation en 1911. Il est tout aussi critique à l'égard de certains révolutionnaires qu'il considère comme des? déséquilibrés mentaux. Dans l'oraison funèbre consacrée à Serbski on dit de lui qu'il fut"un psychiatre sans peur et sans reproche". ? ? |
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