Evaluation de la qualité des soins

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Nous, l'évaluation et la qualité des soins...

 

Deux nouvelles obligations pèsent désormais sur nos épaules :
 

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Une obligation de formation continue définie par la loi de mars 2002, sensiblement modifiée par l'article 98 de la loi de santé publique publié au JO du 11 Août 2004 et
 

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Une obligation d'évaluation des pratiques professionnelles, définie par la loi relative à l'assurance maladie publiée au JO du 17 Août (art.14)

Exigences de formation et exigence d'évaluation vont, nous n'en doutons pas, se coordonner. Le décret d'application de l'article 14 de la loi, paru au JO du 15 avril 2005, invite déjà les différents inter venants : Conseils de FMC, CME, Ordre et URML, à travailler ensemble sous la maîtrise de la Haute Autorité en Santé, dans une recherche d'efficacité et d'utilité maximales des performances du médecin dans le fonctionnement de notre système de soins.

Efficacité et utilité de l'activité des médecins sont deux axes de réflexion et de recherche, nécessairement sous-tendus par l'idée d'évaluation des pratiques professionnelles.

Cette recherche permanente d'amélioration de la qualité des soins ne nous est pas étrangère puisqu'elle s'inscrit déjà, depuis des années, dans la devise de votre association, fondant « la qualité des soins par la formation médicale continue ».

L'évaluation des pratiques professionnelles implique des procédures bien connues en FMC, caractérisant une situation initiale, définissant une situation finale à laquelle il faut tendre, traçant les étapes à parcourir, mesurant les écarts entre les résultats obtenus et les objectifs fixés, recherchant les causes de ces écarts, identifiant de nouveaux besoins et définissant de nouveaux objectifs, s'inscrivant résolument dans une spirale de formation. . L'évaluation n'est, en somme, qu'une comparaison entre des pratiques et des référentiels, et c'est sur leur acceptabilité et leur validité que l'adhésion des uns et des autres se fera. Il reste donc à convaincre...

À convaincre, que cette évaluation ne rime pas avec contrôle et sanction et qu'elle n'a pour finalités que l'amélioration d'un exercice chaque jour plus difficile et plus pesant pour de nombreux professionnels, et la qualité du service rendu pour le bien de tous, valeurs sur lesquelles nous ne pouvons que nous rejoindre les uns les autres.

Cette évolution tant annoncée ne suscite donc pas l'enthousiasme parmi nous, mais laisse souvent place à l'incrédulité, au soupçon, à l'indifférence ou à la lassitude, au scepticisme ou encore au doute...

Incrédulité, car on peut légitimement se demander, comment ces procédures et référentiels vont peser sur notre exercice quotidien ?

Soupçon, car si l'accomplissement de chaque évaluation donnera lieu à un certificat adressé au médecin évalué, l'établissement d'une copie sera adressée à la commission régionale et au conseil national de la formation continue compétent, puis au conseil départemental de l'Ordre des médecins qui délivrera une attestation au médecin concerné.

Qu'adviendra-t-il, si un médecin se trouve dans l'impossibilité de satisfaire à son obligation d'évaluation des pratiques professionnelles ? Il est prévu une procédure, mise en œuvre par la commission régionale du conseil de l'Ordre, et certains s'interrogent sur les conditions dans lesquelles elle sera instruite et avec quelles conséquences.

Indifférence ou lassitude, car finalement, cette question d'évaluation des pratiques est un concept récurrent depuis des années puisque déjà, entre janvier et mars 1998, le « British Médical Journal » avait publié une série d'articles fondamentaux définissant la FMC, l'analyse des besoins, les procédures d'évaluation des médecins et les résultats en terme de soins, les processus qui font qu'un apprentissage provoque une modification de pratique, la recertification attestant de l'efficacité de la pratique clinique et l'aptitude à poursuivre l'apprentissage, toute chose de nature à emporter l'adhésion des financeurs, publics ou privés, soucieux de maîtriser les dépenses de santé, celle des patients attentifs aux soins qu'ils reçoivent, et celle des médecins désireux de délivrer les meilleurs soins.

Scepticisme, car pour la majorité d'entre nous, mal préparés par notre formation initiale et peu familiers des problématiques du système de santé, nous ne comprenons pas toujours l'intérêt des processus d'évaluation et des résultats, en terme de soins et d'éventuels bénéfices que nous pourrions tirer de leur généralisation pour notre exercice quotidien.

Doute, car pour certains, ces notions issues du monde de l'entreprise, définies par des normes de compétitivité (normes AFNOR...) et établissant une compétence professionnelle et un contrôle de conformité, sont loin d'être admises ou applicables à la problématique de la santé. « La médecine n'est-elle pas un art ? ».

Tous, nous pouvons cependant nous entendre sur un certain nombre de valeurs:

 C'est notre motivation personnelle pour accroître notre compétence clinique qui constitue la principale raison pour nous former et faire évoluer notre pratique.

La meilleure FMC est celle qui correspond à nos besoins et l'identification de nos besoins fait intervenir, et nous en avons de plus en plus conscience, l'autoévaluation et l'avis de nos pairs qui met en lumière d'éventuelles anomalies de nos pratiques.

Une coopération des différentes professions de santé autour des besoins du patient est un moyen de renouveler nos habitudes de pratiques.

La qualité des soins délivrés aux patients est notre principale finalité.

 

Vous lirez très utilement « Post-scriptum », lettre trimestrielle d’analyse de la littérature internationale sur la formation et les pratiques médicales, dont cet article s’est inspiré.

 

 

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