Du niveau de preuve au grade de la recommandation

Jacques Birgé
président du GLAM

L'an dernier, dans ce même livre programme, je vous donnais le mode d'emploi du niveau de preuves : une gradation standardisée de la validité scientifique d'une étude disponible, en fonction de la qualité de la méthodologie et de sa réalisation, de l'analyse de ses résultats et de la pertinence de ses conclusions.

Ce niveau de preuves qui n'a maintenant plus de secret pour vous, nous permet d'aborder la notion de force (ou de grade, termes synonymes) d'une recommandation.

Une recommandation repose sur l'analyse de la littérature, l'avis des experts et la pratiques des

professionnels de santé concernés.

Selon le niveau de preuves des études disponibles (de la méta-analyse à l'accord professionnel), la force d'une recommandation est très variable et sera d'autant plus solide, plus définitive, qu'elle est de haut grade.

La force ou grade d'une recommandation est :

une gradation standardisée des recommandations en fonction du niveau de preuve des études ou de l'accord professionnel sur lequel chacune se fonde.

Le grade d'une recommandation :

Une recommandation de grade A

est fondée sur une preuve scientifique établie par des études de fort niveau de preuve (méta analyse, essais comparatifs randomisés de grande puissance aux résultats indiscutables) = niveau de preuve 1

Une recommandation de grade B

est fondée sur une présomption scientifique forte, fournie par des études de niveau de preuve intermédiaire (essais comparatifs randomisés de faible puissance) = niveau de preuve 2

Une recommandation de grade C

est fondée sur des études de faible niveau de preuve (cohortes, études cas/témoins) = niveaux de preuves 3, 4 et 5

En l'absence de précisions,

les recommandations reposent sur un accord professionnel (AP)

S'entraîner à repérer le grade des recommandations est instructif et permet de relativiser les décisions que nous prenons au quotidien.

Un jeu :

quel est le grade des recommandations suivantes (extrait de l'audit antibiothérapie dans les infections ORL et respiratoires)?

1. Antibiothérapie indiquée dans :
2. L'angine de l'adulte à TDR+
3. L'angine de l'enfant à TDR+
4. La sinusite frontale
5. La pneumopathie de l'adulte
6. La pneumopathie de l'enfant
7. L'exacerbation de bronchite chronique simple (sans dyspnée d'effort)

9

8

7

6

5

4

3

2

1

Réponses:

1B - 2A - 3AP - 4A - 5AP - 6C

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