Le médecin généraliste a le plus souvent une activité planifiée. Il a une démarche diagnostique dans le lieu sécurisé de son cabinet ou au domicile de patients qu’il connaît.
Le médecin urgentiste à lui, une activité inopinée, imprévisible, perturbante. Il est soumis à des contraintes de temps et d’espace dans des situations de stress. Il n’a pas la possibilité de différer l’acte. Il évolue dans le cadre d’une médecine, le plus souvent sans consentement, soumise à l’obligation légale.
Le patient, enfant ou nouveau-né, en situation critique, oblige donc le médecin généraliste, à travailler sous de nouvelles contraintes d’espace (rue), de temps (mise en jeu du pronostic vital) de maîtrise techniques (ventilation, intubation, voie veineuse, accouchement inopiné).
Le médecin généraliste est donc appelé à maîtriser ce nouveau rôle, en apprenant à passer d’une logique de raisonnement orientée vers le diagnostic à une logique assurant l’état vital et privilégiant l’action.
La situation d’urgence remet en cause ses savoirs. Le médecin généraliste doit passer de la compétence et du savoir théorique possédé, à la performance dans la mise en œuvre pratique des connaissances.
Une formation à la médecine d’urgence, portant sur la pédiatrie et l’obstétrique, apparaît dès lors, nécessaire pour les médecins généralistes.
La méthodologie globale de la formation repose sur la simulation concrète de cas d’urgences permettant " d’imaginer la situation ", d’entraîner l’émergence et le développement d’évocation anticipée et l’accomplissement réel d’accouchement ou d’actions de soins sur mannequin en temps limité.
Elle permet le développement de la capacité d’anticipation et la constitution d’un passé d’expériences positives permettant de se projeter dans l’avenir. Elle assure une aide psychologique dans le passage à l’action. La formation individualisée aux gestes complète l’information au raisonnement et constitue un savoir faire indispensable, garant de l’efficacité de l’intervention d’urgence.
Cette formation permet également au médecin généraliste de réfléchir à sa place dans l'organisation de la chaîne d'urgence à laquelle il participe qu’il soit médecin généraliste en zone urbaine ou rurale et ainsi à connaître le niveau de technicité qui doit être le sien (ventilation au masque ou intubation …) ce qui lui permettra de composer utilement sa "Trousse d'Urgence".